lundi 18 juillet 2011

"This is near to being inside as she may venture, because, if she were to let go her hold of the railings for a moment, the balloons would lift her up, and she would be flown away." A. Rackham










Ce n'est pas rien tout de même, que de se voir mourir, comme regarder crever le feux de nos corps embrasés sous l'excitation. Voir partir ce qui était de nous, tiré par un cerf-volant propulsé par les battements d'ailes de corbeaux verts.
Les illustrations ne s'illustrent plus, elle font maintenant partie du décors. Et cette pluie incessante qui porte atteinte à mon cœur reflète à l'exactitude la forme de mes pensées. Les gouttes, le sifflement de leur chute, les tonnements de celles-ci contre une paroi, l'écoulement de ce choc, doux et brutal qui se mêle aux autres comme pour former une orgie de la même matière. Quelque chose s'évapore. Et ce n'est pas les nuages qui me le feront croire avec leurs larmes.
Je saute d'ici. Ma chute est également longue et l'air siffle comme une machine infernale dans mes oreilles. Lorsque je m'écrase, le craquement de mes os me rappelle cette douleur qu'est d'être vivant. Et je m'écoule au milieu des autres, me fond dans la masse pour sembler, encore et toujours.
Nous ne sommes tous que des gouttes, attendant le moindre orage pour fondre vers une incertaine destination, espérant se mélanger aux autres dans une absurdité certaine.