vendredi 19 novembre 2010

Falling in Love with the Devil*


Encore une fois le démon s'est joué de moi. 
Il a attendu le moment propice où je pouvais être à lui.
Il n'a pas hésité, pas une seconde. Il a lacéré ma petite boite qui avait arrêté de s'ouvrir sous des centaines de couches de rouille.
Un seul regard a suffi à nous maudire, moi, ma boite et cette chose qui frappe dans ma tête.
L'étreinte est plus forte que je n'aurais pus le croire. Plus rien ne semble suivre, il n'y a plus de coordonnance entre les mots et les modiques phrases qui sortent de ma peau. Les ailes que je portais étaient fausses, elles étaient fictives comme tout le reste, la pluie, la féerie lumineuse des feux d'artifices.
Alors bien sûr je tombe, j'aurais dut m'y attendre, car je le connaissais ce démon. Vous savez, c'est celui qui vient vous faire un sourire angélique lorsque tout va mal, celui qui tend indéniablement la main en étant complètement certain que les ombres qui vous entourent vous pousseront à la toucher et enfin à la serrer contre votre cœur. Puis la chute est longue, encore plus longue que d'habitude, plus lente et plus transcendante que la dernière fois. Il me semble que le fond n'existe pas. Je regrette les ailes, je regrette les étoiles, je regrette les mots et le ciel, l'herbe verte et le vent doux qui frôlait mon visage. Il ne me reste que les larmes, cette mer sombre et incertaine.
L'attente sera longue avant que le démon ne revienne montrer le rouge de ses yeux, tendre la pommade à mes maux.
Le temps ne se compte plus, il est comme les mots, n'a plus aucun sens car il est seul, chose emblématique commune à l'Homme qui ne le voit pourtant pas.
Il n'y a plus de colère, j'y suis habitué, et puis rie ne mène à rien n'est-ce pas ?
Le rêve. N'existe plus.

*I'm hungry for you my love.

D.

jeudi 11 novembre 2010

"Il aimera comme il haïra, sans en rien laisser paraître, il regardera comme une sorte d'impertinance l'amour ou la haine qu'il recevra en retour" E.Brontë

Peut-être parce que les choses sont trop officielles à mes yeux.
Rien n'est plus comme avant, simple et coloré. Tout n'est que de monotonicité platonique. La routine est lassante, les rires ne font plus rire, les mots ne font plus rêver et la mort est platement ennuyeuse.
On fait semblant de s'intéresser à des choses inintéressantes. Des choses platoniques. Tout n'est que platonique je vous l'ai dit.
Mon cœur est à moi, je le mangerai au souper ce soir. Je poserai le décors.Tout d'abord des rideaux pourpres sur les murs noirs sans fenêtres, puis une table d'une longueur infinie sur laquelle je déposerai des plats et des assiettes vides. Enfin au dessus du seul fauteuil  trônant au milieu de la table, je poserai un spot de lumière blanche sous lequel je réciterai un éternel monologue. Une tirade de passion et de compassion, d'écoeurance et de répugnance, de mémoire et de mélancolie, de vie et de mort, de désespoir et d'imaginaire. Mes convives autour de la pièce seront debout et attendront que je termine l'interminable. Ils seront moi, ils seront "Je".
D.

Ses larmes n'avaient cessé de couler le long de ses joues, comme tombant dans un interminable puits, l'amour du monde s'effondrait dans ses larmes.

Toujours sur une jambe,
la tête en l'air et les mains dans l'eau.
On survie, on flotte. On regarde les autres et son nombril sans toute-fois comprendre.

Toujours sur une jambe, en sur-élévation, hors du sol, hors de la terre sèche et creuse. On avance et pourtant on recule.
La tête en l'air, les yeux levés toujours plus haut, dans le bleu, tout loin, hors d'ici, hors de nous. Ne plus faire la différence entre le réel et l'irréel. Ça ne mène à rien. Plus rien ne mène à rien et nous apporte une confusion totale et exorbitante.
Les mains dans l'eau pour mieux ressentir, pour mieux respirer. Ce vent salé sur la peau, les cheveux mouillés d'une hystérie nouvelle.
Et je ne comprends toujours pas. Ma tête se vide. Les conceptions n'existent plus. L'inertie s'envole dans mes veines terriblement vertes
D.

HANDS up..



J'ai ici perdu un trésor, quelque chose de tellement fort que mes yeux ne cessent de chercher dans les herbes folles :
Une caresse sur la joue, le vent qui frôle mes cheveux et qui leur laisse les traces de secrets recueillis, au loin, d'échanges tendres et amoureux.
Une inspiration qui exprime le bonheur et le soleil qui brûle mes mains levées vers le ciel.

Les mots ne veulent plus dire ce qu'ils disent et mes envies se ratatinent sous leur poids. On joue encore et encore en attendant une fin qui ne vient jamais. Une fin qui laisserait échapper un soupir chaud et doux comme un souffle complice près de l'oreille dont on se souviendra toujours.
Mon regard se perd sur les feuilles qui tomberont un jour, comme cette chose qui frappe dans ma tête et qui ne réclame que de s'évader.
Alors il descend sur l'herbe qui est moins verte qu'avant, moins folle et plus raisonnable, cette herbe qui se met soudain à danser une mort certaine avec le vent...
D.

lundi 25 octobre 2010

♫."You See It's Not The Wings That Make The Angel..." "... Don't Become A Ghost Without No Colour, Cause You're The Best Paint Life Never Made".♫


Ils sont là et me regardent avec leurs yeux globuleux, béants et humectés de sueurs.
Ils me défient et veulent que je rentre dans leur jeu,
Un jeu empli d'immaturité et de cruauté.

Ils sont sales, leur peau même est pourrie,
Ils ont des croutes autour de leur lèvres gercées,
sur leur bras, leur jambes jaunies remplies de poils.
Et cette cruauté se transforme en charme,
Ils veulent m'attirer pour enfin se jouer de moi.

Alors je les regarde, avec autant de cruauté et,
Paradoxalement, j'ai un sentiment d'indifférence.
Après tout, ce sont eux les fous.
Ne pas jouer à leur jeu sous peine de devenir comme eux,
Des hypocrites qui disent tout avec les yeux.

Cela les rend encore plus malades,
Ils toussent, suffoquent et deviennent rouge,
La folie leur bouffe la cervelle,
Eux qui se sentaient si fort.

Ils sont rendus à l'état de gravier,
Des graviers qui deviendront poussière,
et s'envoleront enfin libérés de leur obsession.

Moi, dans leur fin tragique,
Je les regarde et je ris,
Je ris à gorge déployée,
Car ils se croyaient si fort,
Et ce sont tués eux même avec leur
folie.

D.

dimanche 24 octobre 2010

Peut-être demain.


Alors, il ne suffit que de fermer les yeux pour voir plus clair,
j'essaie de suturer mes paupières à l'aide de fils doux et dorés, mais ils restent ouverts.
C'est comme si je ne pouvais bouger, faire un pas ou deux vers l'avant, comme il arrive souvent dans ces rêves où l'effroi nous prend et qu'on ne peut courir.
Je me laisse donc voguer à l'aveuglette du fictif et de l'artifice, les yeux toujours ouverts, pour avoir moins peur de ce qui se cache derrière les maux.
Alors que sonnent les trompettes et que mon cœur s'écrase sous leur sons ! Qu'il s'écrase sous les sabots des chevaux et se plante sous les lances.
C'est ainsi que l'amour se ressent, tel une bataille effrénée sous les chants du jugement dernier.
D.

Si l'Amour est le sens de la vie, et que l'Amour n'a pas de sens, alors que cherchons-nous ?


Et ses mots, qui semblent être des poignards qui résonnent dans mon corps, dans ce cœur qui ne m'écoute plus, ne m'obéit plus et qui se lasse de mes attitudes. Il se terre et explose comme une mine qui aurait dormis trop longtemps.
Ma tête ne fait plus partit de l'histoire, elle s'en est allée loin, très loin ; la raison n'est plus, laissant ce cœur vibrer à en perdre le souffle et me laissant hébété sur un échiquier où le jeu serait de répondre juste à des dilemmes qui pourtant aux yeux des autres n'ont pas de sens.
Alors à quoi bon ? La vie est là, je le suis aussi. Par amour propre peut-être, s'oublier, mais à quels risques ?
D.

Et puis.


Alors que la pluie tombe, je lève les yeux vers le ciel.
J'imagine un mon parfait à l'imparfait,
Comme si tout était, et soudain n'est plus.
J'écoute le bruit que cela fait,
Je me délecte de ces scintillements de cristaux déchuts.
Et je refais encore ce monde, cette lune, cette lumière qui transperce ma peau avec douceur.
La féérie continue, virevolte et tournoie comme ses fusées rouges de feux d'artifice étincelants qui brillent dans mes yeux.
Une fleur émerge du sol et je sens l'odeur de la terre qui m'enivre, m'envoie dans un long sommeil, étendu dans l'herbe mouillé par la pluie.
Mon regard se perd alors dans ses paupières fragiles.
Ces tendres paupières.      Ce regard.
Commence alors un combat contre moi-même, contre ce cœur qui me rejette,   dans ses paupières...
Il me largue des bombes de sueur et d'angoisse,   ces tendres paupières...
Et je me meurs à l'intérieur, je me noie dans les eaux profondes et troubles du malheur,   ce regard... ce cœur...
D.

Caresse


Comme ces feuilles douces et croustillantes délicatement posée sur le pavé, mon cœur s'effrite et se salie.
Leur couleur est partit comme ces idées frivoles auxquelles j'aspirais tellement, ces idées qui nous poussent au plus haut et nous confectionnent des ailes invisiblement resplendissantes.
Ces mêmes ailes qui nous amènent à ces yeux brillants au clair du feu de Lune.
Ainsi les ailes se consument et laissent notre cœur tomber dans l'abîme océanique de la nuit emprisonnante d'un amour cruel.
L'obscurité qui s'effondre sur ce corps inerte laisse les feuilles mortes prendre du terrain et l'enrobent comme un linceul de douces odeurs chargées, chacune, d'une histoire romanesque.
Ces histoires ne font plus rêver et me laissent dans un détachement emblématique.
D.