dimanche 24 octobre 2010

Peut-être demain.


Alors, il ne suffit que de fermer les yeux pour voir plus clair,
j'essaie de suturer mes paupières à l'aide de fils doux et dorés, mais ils restent ouverts.
C'est comme si je ne pouvais bouger, faire un pas ou deux vers l'avant, comme il arrive souvent dans ces rêves où l'effroi nous prend et qu'on ne peut courir.
Je me laisse donc voguer à l'aveuglette du fictif et de l'artifice, les yeux toujours ouverts, pour avoir moins peur de ce qui se cache derrière les maux.
Alors que sonnent les trompettes et que mon cœur s'écrase sous leur sons ! Qu'il s'écrase sous les sabots des chevaux et se plante sous les lances.
C'est ainsi que l'amour se ressent, tel une bataille effrénée sous les chants du jugement dernier.
D.

Si l'Amour est le sens de la vie, et que l'Amour n'a pas de sens, alors que cherchons-nous ?


Et ses mots, qui semblent être des poignards qui résonnent dans mon corps, dans ce cœur qui ne m'écoute plus, ne m'obéit plus et qui se lasse de mes attitudes. Il se terre et explose comme une mine qui aurait dormis trop longtemps.
Ma tête ne fait plus partit de l'histoire, elle s'en est allée loin, très loin ; la raison n'est plus, laissant ce cœur vibrer à en perdre le souffle et me laissant hébété sur un échiquier où le jeu serait de répondre juste à des dilemmes qui pourtant aux yeux des autres n'ont pas de sens.
Alors à quoi bon ? La vie est là, je le suis aussi. Par amour propre peut-être, s'oublier, mais à quels risques ?
D.

Et puis.


Alors que la pluie tombe, je lève les yeux vers le ciel.
J'imagine un mon parfait à l'imparfait,
Comme si tout était, et soudain n'est plus.
J'écoute le bruit que cela fait,
Je me délecte de ces scintillements de cristaux déchuts.
Et je refais encore ce monde, cette lune, cette lumière qui transperce ma peau avec douceur.
La féérie continue, virevolte et tournoie comme ses fusées rouges de feux d'artifice étincelants qui brillent dans mes yeux.
Une fleur émerge du sol et je sens l'odeur de la terre qui m'enivre, m'envoie dans un long sommeil, étendu dans l'herbe mouillé par la pluie.
Mon regard se perd alors dans ses paupières fragiles.
Ces tendres paupières.      Ce regard.
Commence alors un combat contre moi-même, contre ce cœur qui me rejette,   dans ses paupières...
Il me largue des bombes de sueur et d'angoisse,   ces tendres paupières...
Et je me meurs à l'intérieur, je me noie dans les eaux profondes et troubles du malheur,   ce regard... ce cœur...
D.

Caresse


Comme ces feuilles douces et croustillantes délicatement posée sur le pavé, mon cœur s'effrite et se salie.
Leur couleur est partit comme ces idées frivoles auxquelles j'aspirais tellement, ces idées qui nous poussent au plus haut et nous confectionnent des ailes invisiblement resplendissantes.
Ces mêmes ailes qui nous amènent à ces yeux brillants au clair du feu de Lune.
Ainsi les ailes se consument et laissent notre cœur tomber dans l'abîme océanique de la nuit emprisonnante d'un amour cruel.
L'obscurité qui s'effondre sur ce corps inerte laisse les feuilles mortes prendre du terrain et l'enrobent comme un linceul de douces odeurs chargées, chacune, d'une histoire romanesque.
Ces histoires ne font plus rêver et me laissent dans un détachement emblématique.
D.