jeudi 11 novembre 2010

"Il aimera comme il haïra, sans en rien laisser paraître, il regardera comme une sorte d'impertinance l'amour ou la haine qu'il recevra en retour" E.Brontë

Peut-être parce que les choses sont trop officielles à mes yeux.
Rien n'est plus comme avant, simple et coloré. Tout n'est que de monotonicité platonique. La routine est lassante, les rires ne font plus rire, les mots ne font plus rêver et la mort est platement ennuyeuse.
On fait semblant de s'intéresser à des choses inintéressantes. Des choses platoniques. Tout n'est que platonique je vous l'ai dit.
Mon cœur est à moi, je le mangerai au souper ce soir. Je poserai le décors.Tout d'abord des rideaux pourpres sur les murs noirs sans fenêtres, puis une table d'une longueur infinie sur laquelle je déposerai des plats et des assiettes vides. Enfin au dessus du seul fauteuil  trônant au milieu de la table, je poserai un spot de lumière blanche sous lequel je réciterai un éternel monologue. Une tirade de passion et de compassion, d'écoeurance et de répugnance, de mémoire et de mélancolie, de vie et de mort, de désespoir et d'imaginaire. Mes convives autour de la pièce seront debout et attendront que je termine l'interminable. Ils seront moi, ils seront "Je".
D.

Ses larmes n'avaient cessé de couler le long de ses joues, comme tombant dans un interminable puits, l'amour du monde s'effondrait dans ses larmes.

Toujours sur une jambe,
la tête en l'air et les mains dans l'eau.
On survie, on flotte. On regarde les autres et son nombril sans toute-fois comprendre.

Toujours sur une jambe, en sur-élévation, hors du sol, hors de la terre sèche et creuse. On avance et pourtant on recule.
La tête en l'air, les yeux levés toujours plus haut, dans le bleu, tout loin, hors d'ici, hors de nous. Ne plus faire la différence entre le réel et l'irréel. Ça ne mène à rien. Plus rien ne mène à rien et nous apporte une confusion totale et exorbitante.
Les mains dans l'eau pour mieux ressentir, pour mieux respirer. Ce vent salé sur la peau, les cheveux mouillés d'une hystérie nouvelle.
Et je ne comprends toujours pas. Ma tête se vide. Les conceptions n'existent plus. L'inertie s'envole dans mes veines terriblement vertes
D.

HANDS up..



J'ai ici perdu un trésor, quelque chose de tellement fort que mes yeux ne cessent de chercher dans les herbes folles :
Une caresse sur la joue, le vent qui frôle mes cheveux et qui leur laisse les traces de secrets recueillis, au loin, d'échanges tendres et amoureux.
Une inspiration qui exprime le bonheur et le soleil qui brûle mes mains levées vers le ciel.

Les mots ne veulent plus dire ce qu'ils disent et mes envies se ratatinent sous leur poids. On joue encore et encore en attendant une fin qui ne vient jamais. Une fin qui laisserait échapper un soupir chaud et doux comme un souffle complice près de l'oreille dont on se souviendra toujours.
Mon regard se perd sur les feuilles qui tomberont un jour, comme cette chose qui frappe dans ma tête et qui ne réclame que de s'évader.
Alors il descend sur l'herbe qui est moins verte qu'avant, moins folle et plus raisonnable, cette herbe qui se met soudain à danser une mort certaine avec le vent...
D.