lundi 18 juillet 2011

"This is near to being inside as she may venture, because, if she were to let go her hold of the railings for a moment, the balloons would lift her up, and she would be flown away." A. Rackham










Ce n'est pas rien tout de même, que de se voir mourir, comme regarder crever le feux de nos corps embrasés sous l'excitation. Voir partir ce qui était de nous, tiré par un cerf-volant propulsé par les battements d'ailes de corbeaux verts.
Les illustrations ne s'illustrent plus, elle font maintenant partie du décors. Et cette pluie incessante qui porte atteinte à mon cœur reflète à l'exactitude la forme de mes pensées. Les gouttes, le sifflement de leur chute, les tonnements de celles-ci contre une paroi, l'écoulement de ce choc, doux et brutal qui se mêle aux autres comme pour former une orgie de la même matière. Quelque chose s'évapore. Et ce n'est pas les nuages qui me le feront croire avec leurs larmes.
Je saute d'ici. Ma chute est également longue et l'air siffle comme une machine infernale dans mes oreilles. Lorsque je m'écrase, le craquement de mes os me rappelle cette douleur qu'est d'être vivant. Et je m'écoule au milieu des autres, me fond dans la masse pour sembler, encore et toujours.
Nous ne sommes tous que des gouttes, attendant le moindre orage pour fondre vers une incertaine destination, espérant se mélanger aux autres dans une absurdité certaine.

vendredi 19 novembre 2010

Falling in Love with the Devil*


Encore une fois le démon s'est joué de moi. 
Il a attendu le moment propice où je pouvais être à lui.
Il n'a pas hésité, pas une seconde. Il a lacéré ma petite boite qui avait arrêté de s'ouvrir sous des centaines de couches de rouille.
Un seul regard a suffi à nous maudire, moi, ma boite et cette chose qui frappe dans ma tête.
L'étreinte est plus forte que je n'aurais pus le croire. Plus rien ne semble suivre, il n'y a plus de coordonnance entre les mots et les modiques phrases qui sortent de ma peau. Les ailes que je portais étaient fausses, elles étaient fictives comme tout le reste, la pluie, la féerie lumineuse des feux d'artifices.
Alors bien sûr je tombe, j'aurais dut m'y attendre, car je le connaissais ce démon. Vous savez, c'est celui qui vient vous faire un sourire angélique lorsque tout va mal, celui qui tend indéniablement la main en étant complètement certain que les ombres qui vous entourent vous pousseront à la toucher et enfin à la serrer contre votre cœur. Puis la chute est longue, encore plus longue que d'habitude, plus lente et plus transcendante que la dernière fois. Il me semble que le fond n'existe pas. Je regrette les ailes, je regrette les étoiles, je regrette les mots et le ciel, l'herbe verte et le vent doux qui frôlait mon visage. Il ne me reste que les larmes, cette mer sombre et incertaine.
L'attente sera longue avant que le démon ne revienne montrer le rouge de ses yeux, tendre la pommade à mes maux.
Le temps ne se compte plus, il est comme les mots, n'a plus aucun sens car il est seul, chose emblématique commune à l'Homme qui ne le voit pourtant pas.
Il n'y a plus de colère, j'y suis habitué, et puis rie ne mène à rien n'est-ce pas ?
Le rêve. N'existe plus.

*I'm hungry for you my love.

D.

jeudi 11 novembre 2010

"Il aimera comme il haïra, sans en rien laisser paraître, il regardera comme une sorte d'impertinance l'amour ou la haine qu'il recevra en retour" E.Brontë

Peut-être parce que les choses sont trop officielles à mes yeux.
Rien n'est plus comme avant, simple et coloré. Tout n'est que de monotonicité platonique. La routine est lassante, les rires ne font plus rire, les mots ne font plus rêver et la mort est platement ennuyeuse.
On fait semblant de s'intéresser à des choses inintéressantes. Des choses platoniques. Tout n'est que platonique je vous l'ai dit.
Mon cœur est à moi, je le mangerai au souper ce soir. Je poserai le décors.Tout d'abord des rideaux pourpres sur les murs noirs sans fenêtres, puis une table d'une longueur infinie sur laquelle je déposerai des plats et des assiettes vides. Enfin au dessus du seul fauteuil  trônant au milieu de la table, je poserai un spot de lumière blanche sous lequel je réciterai un éternel monologue. Une tirade de passion et de compassion, d'écoeurance et de répugnance, de mémoire et de mélancolie, de vie et de mort, de désespoir et d'imaginaire. Mes convives autour de la pièce seront debout et attendront que je termine l'interminable. Ils seront moi, ils seront "Je".
D.

Ses larmes n'avaient cessé de couler le long de ses joues, comme tombant dans un interminable puits, l'amour du monde s'effondrait dans ses larmes.

Toujours sur une jambe,
la tête en l'air et les mains dans l'eau.
On survie, on flotte. On regarde les autres et son nombril sans toute-fois comprendre.

Toujours sur une jambe, en sur-élévation, hors du sol, hors de la terre sèche et creuse. On avance et pourtant on recule.
La tête en l'air, les yeux levés toujours plus haut, dans le bleu, tout loin, hors d'ici, hors de nous. Ne plus faire la différence entre le réel et l'irréel. Ça ne mène à rien. Plus rien ne mène à rien et nous apporte une confusion totale et exorbitante.
Les mains dans l'eau pour mieux ressentir, pour mieux respirer. Ce vent salé sur la peau, les cheveux mouillés d'une hystérie nouvelle.
Et je ne comprends toujours pas. Ma tête se vide. Les conceptions n'existent plus. L'inertie s'envole dans mes veines terriblement vertes
D.

HANDS up..



J'ai ici perdu un trésor, quelque chose de tellement fort que mes yeux ne cessent de chercher dans les herbes folles :
Une caresse sur la joue, le vent qui frôle mes cheveux et qui leur laisse les traces de secrets recueillis, au loin, d'échanges tendres et amoureux.
Une inspiration qui exprime le bonheur et le soleil qui brûle mes mains levées vers le ciel.

Les mots ne veulent plus dire ce qu'ils disent et mes envies se ratatinent sous leur poids. On joue encore et encore en attendant une fin qui ne vient jamais. Une fin qui laisserait échapper un soupir chaud et doux comme un souffle complice près de l'oreille dont on se souviendra toujours.
Mon regard se perd sur les feuilles qui tomberont un jour, comme cette chose qui frappe dans ma tête et qui ne réclame que de s'évader.
Alors il descend sur l'herbe qui est moins verte qu'avant, moins folle et plus raisonnable, cette herbe qui se met soudain à danser une mort certaine avec le vent...
D.

lundi 25 octobre 2010

♫."You See It's Not The Wings That Make The Angel..." "... Don't Become A Ghost Without No Colour, Cause You're The Best Paint Life Never Made".♫


Ils sont là et me regardent avec leurs yeux globuleux, béants et humectés de sueurs.
Ils me défient et veulent que je rentre dans leur jeu,
Un jeu empli d'immaturité et de cruauté.

Ils sont sales, leur peau même est pourrie,
Ils ont des croutes autour de leur lèvres gercées,
sur leur bras, leur jambes jaunies remplies de poils.
Et cette cruauté se transforme en charme,
Ils veulent m'attirer pour enfin se jouer de moi.

Alors je les regarde, avec autant de cruauté et,
Paradoxalement, j'ai un sentiment d'indifférence.
Après tout, ce sont eux les fous.
Ne pas jouer à leur jeu sous peine de devenir comme eux,
Des hypocrites qui disent tout avec les yeux.

Cela les rend encore plus malades,
Ils toussent, suffoquent et deviennent rouge,
La folie leur bouffe la cervelle,
Eux qui se sentaient si fort.

Ils sont rendus à l'état de gravier,
Des graviers qui deviendront poussière,
et s'envoleront enfin libérés de leur obsession.

Moi, dans leur fin tragique,
Je les regarde et je ris,
Je ris à gorge déployée,
Car ils se croyaient si fort,
Et ce sont tués eux même avec leur
folie.

D.

dimanche 24 octobre 2010

Peut-être demain.


Alors, il ne suffit que de fermer les yeux pour voir plus clair,
j'essaie de suturer mes paupières à l'aide de fils doux et dorés, mais ils restent ouverts.
C'est comme si je ne pouvais bouger, faire un pas ou deux vers l'avant, comme il arrive souvent dans ces rêves où l'effroi nous prend et qu'on ne peut courir.
Je me laisse donc voguer à l'aveuglette du fictif et de l'artifice, les yeux toujours ouverts, pour avoir moins peur de ce qui se cache derrière les maux.
Alors que sonnent les trompettes et que mon cœur s'écrase sous leur sons ! Qu'il s'écrase sous les sabots des chevaux et se plante sous les lances.
C'est ainsi que l'amour se ressent, tel une bataille effrénée sous les chants du jugement dernier.
D.